Vivre au présent

Certains récoltent la richesse et on les envie. Certains récoltent la célébrité et puis on les jalouse. Être riche et célèbre, ouf ! Tout un défi. 

Dans une profession, comme dans sa vie les défis sont grands et souvent inconcevables par d’autres.  Comme je le disais à ma fille, si tu rêves, rêve grand.  Avec les intempéries, tout foule et parfois refoule. Il est important de placer toujours ses objectifs outre mesure, car souvent la mesure est déterminée par la moyenne et l’on risque d’être plus en dessous qu’au-dessus de cette moyenne.

 J’ai appris que dans la vie c’est plus simple et facile de rabaisser ceux qu’on voit plus grand afin sans effort de se grandir un peu plus. Il faut opter pour la démesure en se centrant sur soi.  On sera toujours sous la mesure des autres dans une unité comparative en fonction d’un étalon  préétabli.  Ton unité de mesure doit être ton unicité. 

Je fus un jour riche et célèbre, OH! Juste un moment, un si court instant.  Je fus heureux de le vivre afin d’apprendre et surtout de prendre intensément chacun de ces présents comme un plaisir surtout comme on le disait jadis un cadeau, que la vie m’offre. Par la suite, j’ai dû juste ne pas être assez riche et aussi célèbre longtemps afin de pouvoir bonifier ces moments en ne sachant m’entourer pour en faire des réserves.  Mes réserves sont dans mes souvenirs du beau et de l’actualisation de ce que je suis.  Je ne vis jamais dans le passé, c’est de l’énergie perdue. Je ne cherche jamais à vivre ce que j’aurais aimé vivre comme dise certain, car j’ai toujours vécu chaque présent intensément en disant oui à tout ce que la vie m’offrait.

Je ne vis jamais dans le futur, car je me priverais du présent. Je sais que la vie va m’offrir toujours ce dont j’ai besoin, même si parfois je déplore ce qu’elle m’offre. Probablement qu’elle sait plus que moi ce dont j'ai besoin et que je ne suis pas prêt à vivre certains présents qu’elle me réserve.

Ce n’est pas important pour moi ce qu’on aurait voulu que je sois, car j’ai pu savourer alors l’antichambre des richesses et de la célébrité un instant. J’ai tendance à dire oui à ce que j’ai fait et non à ce qu’on aurait aimé que je fasse.

Ce que j’aimerais  dire c’est que certaines personnes rêvent à l’ombre de ce qu’ils ont semé et redoutent la récolte, car leur semence créatrice fut probablement déposée à un endroit qu’ils accuseront plus tard d’avoir été l’endroit où il ne faisait pas soleil, ou dans un sol inculte et dans un mauvais environnement. 

Quand tu as une bonne idée et que cette idée n’est pas toujours née au bon moment et qu’on n’a pas toujours les collaborateurs pour la développer on risque de la perdre et de se perdre. C’est une preuve d’un non-respect de soi. Parfois il arrive qu’on ne sache pas l’adapter aux temps, à l’environnement et au besoin du présent. On n’a pas su alors se faire confiance, écouter son intuition on a eu peur, on a paniqué, on a appréhendé et enfin tout a avorté.  Dans ces moments, on s’accuse, on déplore et souvent on accuse au lieu de pleurer. 

Il arrive parfois qu’on se serve de ce qu’on a appris pour se protéger en cherchant à attaquer pour se défendre; certains appellent ça de la légitime défense, moi j’appelle ça des attaques involontaires pour me grandir.

Je me sens, comme ce que les psys disent, en complexe d’Oslo.  J’aimerais tellement conspirer avec quelqu’un afin d’être enfin heureux et en bien être avec mes et ses rêves, mes désirs et les siens et enfin surtout avec mes aspirations en profondeur jumelées avec les siennes en hauteur pour enfin partager un présent en se racontant, en se rencontrant et en osant combattre la loi du silence.

C’est ce que j’aimerais être pour quelqu’un, soit un simple rappel de ce dont un ami cher m’a inculpé, juste un rappel de ce qu’est le respect de soi.

Il  ne faut jamais douter surtout quand on se sent parfois seul; douter, c’est ne plus vouloir faire confiance, c’est avoir PEUR de croire et de vouloir agir.

Quand on a le cœur déserté, on cherche souvent à prendre beaucoup de place. C’est ce que j’ai fait toute ma vie, car la peur de l’absence me conduit souvent à ne plus écouter en préférant m’enfermer dans mes musiques et surtout en silence dans mes solitudes de mes croyances. Il m’arrive alors que ces silences m’enveloppent tout en me réconfortant afin de ne plus entendre les musiques des autres.

 Il m’est ainsi difficile de ressentir le possible réconfort, d’entendre les autres jouir de leur propre harmonie et enfin me laisser inspirer par leurs musiques, leurs désirs, leurs rêves afin  de compléter les miens et non les confronter et à chercher à leur imposer les miens. Parfois j'ai peur d'attraper le bien-être des autres, leurs sourires et leurs joies de vivre. Je cherche parfois à m'éloigner d'eux au lieu de me rapprocher afin de me laisser contaminer.

Parler en parallèle, c’est réfléchir en solitude. Ça fait pleurer l’autre puis ça fait parfois sécher ses larmes.

Charles Conrad

 

Bien cordialement,

Conrad Huard